Face à l’inaction du gouvernement, une victoire de la justice climatique à prolonger

Communiqué de presse de Virage Energie

Jeudi 19 Novembre 2020

           Face à l’inaction du gouvernement, une victoire de la justice climatique à prolonger

Une décision historique

Répondait au recours déposé par la commune de Grande-Synthe en 2018, le Conseil d’Etat a rendu ce jour une décision historique pour la lutte contre la crise climatique  mettant le gouvernement face à ses responsabilités en considérant que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par la loi sont contraignants et ne relèvent donc pas de l’affichage sans lendemain.

Pris en flagrant délit d’Eco-blanchiment, le gouvernement a donc trois mois pour prouver qu’il met en place des moyens conséquents pour atteindre son objectif de réduction des émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990 et ce en application de l’accord de Paris sur le climat en 2015 au regard duquel il a établi la stratégie nationale bas carbone et la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Pour une jurisprudence durable

Nous espérons qu’une telle décision judiciaire fasse durablement jurisprudence et ouvre ainsi la voie à d’autres éventuels recours pouvant faire condamner aux niveaux régional et local des projets qui vont totalement à l’encontre des engagements climatiques dont leurs promoteurs peu soucieux de véracité se réclament pourtant tels des pinocchios de l’environnement.

Au niveau des Hauts des France, notre attention est attirée notamment  par la volonté d’agrandissement de l’aéroport de Lille Lesquin, actuellement en consultation publique, dénommé « terminus à effet de serre » tant ses considérants sont basés sur des projections d’augmentation du trafic climaticides.

Au bénéfice des territoires

Le monde d’après ne se construit ni avec des incantations verdies ni avec des hypothèses du monde d’avant-hier. La crédibilité des trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre impose donc que les moyens étatiques – tant financiers, techniques que réglementaires – soutiennent les collectivités locales en première ligne de par leur prérogatives dans le combat climatique.

Elles contribuent à différents outils de planifications locales – à l’instar des plans climat air énergie territoriaux – ont aussi une responsabilité à assumer pour que, au-delà des déclarations d’urgence climatique, les actions concrètement entreprises soient à la hauteur des enjeux d’un aménagement réellement soutenable du territoire.

Au-delà de ce premier succès judiciaire qui en appelle d’autres, il nous importe de continuer le combat au plus près des territoires, dans les Hauts de France et au-delà, et contribuer à les faire évoluer d’un modèle de société fondé sur l’obsolescence programmée vers un nouveau modèle basé sur le triptyque sobriété, efficacité et énergies renouvelables.

Paulo-Serge Lopes

Président de Virage Energie