Ce projet est réalisé en partenariat avec la COOPEM et grâce au soutien du Fonds européen de développement régional – Met steun van het Europees Fonds voor Regionale Ontwikkeling.

 

Fraternités Ouvrières – jardinage en permaculture

Le 58 de la rue Charles Quint à Mouscron est devenu un lieu emblématique pour le jardinage en permaculture. C’est ici que Gilbert et Josine Cardon ont créé, il y a 40 ans déjà, le potager bio et solidaire de Fraternités Ouvrières.

À l’origine
À
l’origine du projet, on trouve une association d’éducation permanente qui parlait engagement, travail, syndicalisme. L’idée était de créer des liens sociaux par la pratique d’activités communes. Dix ans plus tard, l’environnement était devenu un sujet de débat, très présent lors des réunions de l’association. D’où cette idée des époux Cardon de proposer une activité jardinage avec un partage de leur connaissance et leur savoir-faire dans le respect de la nature et de l’environnement.

Aujourd’hui 
L’association regroupe aujourd’hui près de 3000 membres. Ils viennent de Wallonie, de Flandre et même de France. Pour la modique somme de 1,5 Euro par an, les adhérents ont accès à un groupement d’achat de semences, à des cours de jardinage biologique et à une bibliothèque de plus de 2000 ouvrages sur le jardinage biologique et la permaculture.

Le lieu
Sur la porte de Fraternités Ouvrières, une pancarte qui donne les horaires d’ouverture de l’association nous invite à entrer. Un long couloir où s’entassent des cageots et des sacs de farine conduit à un vaste local, une véritable caverne d’Ali-Baba où les trésors sont plus précieux que l’or car ce sont des trésors de vie : des semences. Ensachées, numérotées et rangées dans des boîtes jusqu’au plafond, elles couvrent tous les murs.
Ces sachets contiennent les semences de plus de 5000 variétés différentes de légumes, de céréales, de fleurs, de plantes aromatiques et médicinales, d’engrais verts. On y trouve des variétés peu connues de plantes rustiques, de plantes anciennes, de plantes parfois oubliées et pourtant pleines de vertus pour l’alimentation de l’homme, pour sa santé, celle du sol et de la nature.
Cette salle s’ouvre sur un étonnant jardin comestible où la vie foisonne et produit avec une intensité incroyable. Axé sur la promotion du jardinage naturel et de la permaculture, le jardin potager de Fraternités Ouvrières est un lieu de passage pour les habitués et tous les membres bénévoles qui entretiennent le potager, préparent les commandes de graines et viennent ensacher les semences.

 

1 800 m² de jardin
La structure en labyrinthe du jardin est formée d’un maillage d’arbres fruitiers entourant des bandes de cultures saisonnières. Pommiers, poiriers, pruniers, abricotiers, figuiers, cerisiers… plus de 2000 arbres fruitiers et buissons à petits fruits s’alignent pour former une haie gourmande. Les vignes palissent la clôture et les ronces-mûriers passent d’un étage à l’autre en formant des arches couvertes de grappes de fruits. Étant donné l’espace restreint, les arbres fruitiers qui sont plantés très serrés sont sérieusement taillés à la fin de l’hiver et «pincés en vert» au début de l’été, lorsque les premiers pucerons sont arrivés et que l’oïdium commence à se développer sur les feuilles. Seuls ceux situés au nord peuvent donner libre cours à leur croissance, formant un microclimat dans le jardin qui est ainsi protégé des vents frais et du gel. Deux serres accueillent de nombreux bacs de semis étiquetés, dans l’attente d’un repiquage au jardin. Ici, presque toutes les variétés annuelles sont semées dans des pots puis repiquées au fur et à mesure dans les espaces libres et lumineux. Dans une serre grimpent les melons et les cornichons. À leurs pieds embaument les basilics au parfum de cannelle ou de citron. De par sa diversité, l’utilisation de l’espace horizontal et vertical et la superposition des étages de culture, ce jardin est un des premiers à avoir appliqué le principe de la permaculture. Le sol n’est jamais bêché ni retourné et les restes de cultures sont laissés sur place comme couverture. Les feuilles des arbres mulchent la terre tout naturellement car tout ce que la terre a produit retourne dans le sol.
Entre les parcelles cultivées, plusieurs zones sauvages ont été créées par les jardiniers. Ainsi, des tas de branches et de matières grossières un peu partout dispersées servent de refuges aux insectes utiles, notamment aux abeilles sauvages et aux bourdons, précieux alliés pour la pollinisation des multiples arbres et plantes du jardin. Au fond du jardin, une mare accueille grenouilles et crapauds, grands dévoreurs d’insectes. Les herbes que l’on dit mauvaises donnent des indications sur l’état du sol, ses carences et son état d’aération. Lorsqu’elles deviennent trop envahissantes, elles sont déracinées mais laissées sur place pour enrichir la terre car elles contiennent souvent les éléments qui peuvent manquer au sol.